entre globalisation et particularisation
Comment rendre intelligibles les plus extrêmes des injustices actuelles à partir d’elles-mêmes, des inégalités liées à la pauvreté ou bien celles qui engagent des risques et des violences ? À rebours d’une démarche qui continuerait de voir une réponse suffisante dans de grands principes atemporels et universels, qui définissent des idéaux à leur opposer, ce livre s’emploie à cerner les limites des théories de la justice, ce à quoi se sont résumées, depuis près de cinquante ans, la plupart des approches philosophiques des inégalités.
Cette réflexion désidéalisée montre comment les inégalisations extrémisées fournissent comme une loupe qui grossit les ressorts de l’injustice. Après avoir proposé une cartographie critique des théories de la justice, les auteurs appliquent tour à tour leur démarche aux inégalités de genre, aux inégalités ethnoculturelles et à celles liées au changement climatique, ainsi qu’à leurs intersections les unes avec les autres et avec les données économiques. Les violences, les génocides, les migrations ouvrent alors des voies d’accès à de possibles remédiations aux inégalités injustifiables.
Cet ouvrage n’a pas la naïveté d’améliorer le monde. Il a l’audace de transformer la philosophie politique en la rendant plus productrice d’intelligibilité et plus créatrice de normativités nouvelles, quand l’humanité continue de s’infliger à elle-même des maux que nous n’imaginerions pas si nous n’y étions confrontés avec brutalité par le monde tel qu’il est.